Par Olivier BARRAT, Adjoint au Délégué interministériel à l’IE, Chef du Pôle International

Mardi 28 mai 2013
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Née d’un croisement entre les méthodes américaines et la culture chinoise et de l’observation du modèle japonais, la politique d’IE chinoise mobilise l’ensemble des relais possibles, tant économiques que politiques et policiers, dans le but de faire de la Chine la première puissance économique et technologique mondiale.

Cette politique s’appuie sur des acteurs essentiellement publics et sur un grand nombre d’organismes planificateurs (NDRC, SASAC, MOST, etc.), couplée à une forte décentralisation économique.

En matière de veille, le système chinois d’IE s’appuie sur un fort sentiment patriotique et articule divers réseaux de partage de l’information à l’échelle territoriale autant qu’internationale. A l’étranger, la collecte et le partage de l’information obéissent à un principe de recueil systématique et une organisation impliquant une multitude de relais institutionnels et humains.

Par ailleurs, la Chine met en oeuvre d’importants moyens pour le soutien à la compétitivité, en misant sur l’innovation et la recherche. Elle possède ainsi le record du nombre de dépôts de brevets. Au coeur de sa stratégie se trouve le concept de « Ré-innovation », consistant à modifier une partie d’un procédé technique puis d’en déposer le droit de propriété.

En exerçant son soft power et en accroissant sa présence dans les enceintes économiques et financières internationales, la Chine élabore de véritables stratégies d’influence et de normalisation offensive. Elle assume de manière décomplexée le renforcement du dispositif de protection de ses intérêts économiques stratégiques et de ses entreprises, qui s’est accru depuis 2006.