L’objectif principal de cette Chaire est de développer la recherche et l’enseignement en management autour des questions qui concernent l’intelligence économique et sa gestion dans un contexte organisé, international, où interagissent des parties prenantes de différentes natures, privées et publiques. 

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La Chaire Intelligence Economique et Stratégie des Entreprises choisit un positionnement délibérément académique reposant à la fois sur une diversité des disciplines et perspectives mobilisées, mais aussi sur une diversité des acceptions de la notion même d’intelligence économique. Ainsi, l’intelligence économique renvoie notamment aux questions (1) de circulation, de traitement et de protection de l’information sensible, (2) de conquêtes de marchés, (3) de stratégies d’influence, (4) d’aide à la décision et de prospective.

Positionnement académique

La Chaire IESO a pour objectif d’ancrer à Dauphine la maîtrise de l’information stratégique, ou intelligence économique, comme une question centrale du management de toute organisation évoluant dans un contexte concurrentiel. L’information stratégique renvoie aux données, aux idées ou aux faits considérés comme sensibles pour la compétitivité des organisations. La problématique de sa maîtrise est entrée dans le champ académique à la suite des travaux d’H. Simon en 1947 sur la rationalité procédurale, associés aux écrits en 1967, soit vingt ans plus tard, d’H. Wilensky sur l’intelligence organisationnelle. Si le premier met en exergue les limites cognitives des individus dans la collecte et le traitement de l’information, le second analyse les blocages structurels et culturels à la circulation de l’information nécessaire à la fonction stratégique, rompant ainsi avec le modèle de l’équilibre où l’agent décide de manière optimale en situation d’information pure et parfaite. 

Parce que l’information est imparfaite, c’est-à-dire incomplète et généralement asymétrique entre les acteurs, parce que l’information est coûteuse, que ce soit pour sa collecte, pour son interprétation dans l’action collective, ou encore pour sa diffusion qui nécessite de capter l’attention des parties concernées, parce que l’information est impure, c’est-à-dire sujette à interprétations et ambiguïtés, la maîtrise de l’information sensible est au cÅ“ur des processus stratégiques et de la capacité de différenciation de toute organisation. C’est d’autant plus le cas si certaines décisions remettent régulièrement en jeu le sort de l’entreprise dans des espaces stratégiques marqués par des relations complexes de coopération et de compétition, comme dans les industries à cycle long d’investissement, sujettes à une forte concurrence internationales et des risques d’ingérence associés, et où la compétitivité est fortement liée à des choix d’innovation technologique. L’enjeu est ainsi crucial pour des entreprises comme PSA, Sanofi, Sogeti et Total. 

L’objectif des travaux conduits dans le cadre de cette chaire est donc d’étudier et d’améliorer les dispositions individuelles et les capacités organisationnelles à maîtriser l’information sensible pour la compétitivité d’une organisation.

Dans ce contexte, nous cherchons à la fois à étudier les pratiques mais aussi à enrichir/construire des dispositifs – conceptuels ou outillés - qui favorisent la collecte, l’interprétation et la transmission de l’information stratégique dans des organisations compétitives. L’information stratégique est entendue ici comme des données, des idées ou encore des faits sur lesquels s’est construite une conviction collective de leur caractère sensible pour la compétitivité d’une organisation.

Six axes de recherche alimentent notre problématique, ils se structurent en partant de l’analyse la plus micro des pratiques sociales d’intelligence économique jusqu’à la construction de dispositifs macroéconomiques permettant une meilleure anticipation de certaines évolutions exogènes.